La ville des Lumières

Puisque nous sommes de passage à La Ciotat dans les Bouches-du-Rhône (« La cité », en provençal), je me propose de vous faire découvrir, le temps d’un après midi, cette ville surprenante, charmante, en plein essor.

Bien sûr Eric, muni de son imposant appareil photo sera à nos côtés, ainsi que Sophie qui, très pragmatique, ne se balade jamais sans ses affaires de pique-niqueuse.

Suivez-moi, c’est par là. Commençons d’abord par longer la plage. En ce mois d’avril, nombreux sont les Ciotadens, Marseillais, touristes, qui se promènent, nonchalamment,  au bord de l’eau, par un temps aussi clément (Les Ciotadens ont la réputation d’être des privilégiés car ils ont la chance de vivre sous un micro-climat).

Sur la promenade, au niveau d’une esplanade, nous croisons les frères Lumières, ou du moins le monument érigé en leur mémoire. Auguste et Louis Lumière, deux ingénieurs français, nés à Besançon le 19/10/1862 et 5/10/1864, ont rendu La Ciotat célèbre grâce à leur passion du cinéma (un art dont ils seraient les inventeurs).

Continuons notre balade. Je voudrais vous emmener jusqu’au bout du port, aux pieds des portiques (grues) du chantier naval. Aujourd’hui, le chantier n’a certes plus le succès d’antan (à l’époque, il concurrençait très sérieusement le Port de Marseille) mais il assure  toutefois  l’entretien de luxueux yachts de plaisance.

Je vous propose une pause (apéro ou café comme vous voudrez) dans un des charmants troquets alignés  sur le port. De votre place vous pourrez admirer l’Église de l’Assomption, vaste édifice de style néo-roman restauré entre 1971 et 1975.  L’ambiance ici est détendue et le  décor superbe : vous avez  en face l’Ile Verte et au delà des chantiers vous pouvez apercevoir un surprenant promontoire rocheux « Le Bec de l’Aigle » ayant la forme d’un bec de rapace.

La Ciotat et l'île verte

La Ciotat et l'île verte

Nous manquons de temps aujourd’hui pour nous rendre, en navette, sur l’île verte  (soi-disant la seule île boisée dans le département des Bouches-du-Rhône), d’une surface de 12 ha, inhabitée, au sommet de laquelle se trouvent les vestiges d’un fort (Saint-Pierre), détruit lors des bombardements de la seconde guerre mondiale.

Le moment est maintenant venu de sortir de notre statut de touristes-consommateurs-contemplateurs et de nous rapprocher du « Bec de l’Aigle ». Vous verrez, c’est surprenant.  La roche est constituée d’étranges galets ronds cimentés appelés « poudingue ».  Autre particularité, cette montagne, bien visible des environs (avec son sommet à 155 mètres), offre une forme arrondie, creusée, rongée par le vent si on l’admire de l’intérieur des terres, et un aspect déchiqueté, taillé en falaises abruptes si on s’en approche par la mer.

Bec de l'aigle

Bec de l'aigle à La Ciotat

Aux pieds du « Bec de l’Aigle », un magnifique jardin (à l’origine, une propriété privée) se laisse visiter : châtaigniers, palmiers, chênes verts, forêt de bambous … De belles et odorantes essences … un joyau botanique de 12 ha au sein même de la ville.

Tous en voiture maintenant pour prendre de la hauteur. Eric va nous conduire, par la route des Crêtes, jusqu’au sémaphore de La Ciotat (le plus élevé de la Méditerranée).

D’aussi haut, le panorama est sublime : vous pourrez distinguer La Ciotat, en contrebas, mais aussi Les Lecques, Bandol et son île Bendor, Six-Fours, le Cap Sicié…. Vous verrez même au delà si le temps le permet.

Rocher pouding

Rocher pouding

Désormais, à vous de choisir : soit vous décidez de suivre un photographe, non pas professionnel mais presque – Eric – jusqu’au Cap Canaille, soit vous restez avec deux pique-niqueuses – Sophie et moi – sachant pique-niquer  comme il se doit et ayant prévu un goûter exceptionnel en ce lieu exceptionnel  : du poudingue, dégusté sur un rocher-poudingue. Sophie a déjà installé sa nappe en tissu mauve et ses couverts miniature.  … Ensuite, vous participerez, si vous le souhaitez, à un brin de cueillette (bruyère, romarin, coquelicots, campanules, asphodèles, hélianthèmes…).

La Ciotat, déjà connue pour être le berceau du cinéma, est une ville réputée  aussi pour le magnifique festival historique « 1720″ qu’elle offre depuis 2002, dans le courant du mois d’octobre.

Fête historique de 1720

Fête historique de 1720 à La Ciotat

Ce festival mobilise chaque année,  durant trois jours et deux nuits, plus de 1000 personnages en costume d’époque et nous plonge dans un captivant voyage  à travers le temps qui nous ramène en 1720 lorsque la peste sévissait dans la région (Le grand « Saint-Antoine » entre en rade de Marseille avec à son bord le terrible fléau). La Ciotat, par son courage et sa ténacité, a réussi à éviter la contagion qui se répandait dangereusement et à arrêter la famine en ravitaillant en blé toute la Provence  …

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Texte écrit en Avril 2011

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