Ce soir, soyons zen. Allons à Nice, en plein cœur de la ville, dans un restaurant de la rue d’Angleterre, à proximité de la magnifique Basilique Notre-Dame. Franchissons les portes du « Zen », un restaurant de spécialités japonaises où trois menus Zen nous seront proposés – Zen 1, Zen 2, Zen 3 – selon notre faim, notre bourse et notre besoin de « zénitude ».
Avant même de choisir le menu, je vous promets une détente visuelle de bien des façons : en admirant une magnifique murène tachetée nageant dans son aquarium à l’entrée du restaurant ; en vous émerveillant devant un jardin d’intérieur agrémenté d’une fontaine et d’un petit pont sous lequel coule un filet d’eau ; en contemplant les serveurs et les serveuses habillés en habits traditionnels nippons ; en observant la disposition très particulière de la salle de restaurant : des tables marbrées, et dans leur prolongement , des plaques chauffantes (pour une cuisson au teppanyaki sans matière grasse) devant lesquelles des cuisiniers japonais, vêtus comme des samouraïs, armés de leurs couteaux aiguisés, vont faire leur spectacle …
Car c’est bien un spectacle (culinaire) qu’ils vont vous offrir !
Tac, tac, tac : les cuisiniers-samouraïs découpent des lamelles de tofu, de viande ou de poisson.
Tac, tac, tac : avec une sorte de truelle de cuisine et d’une longue fourchette à deux dents, ils les catapultent dans un coin de votre assiette.
Tac, tac, TOC : ils visent aussi votre bouche, que vous avez pris soin d’ouvrir bien largement, comme les oisillons le font pour recevoir la becquée !
TOC, car de temps en temps (on les excuse) ils ratent leur cible et le bout de tofu, de viande ou de poisson tombe à côté : au mieux, par terre, au pire sur votre chemise immaculée.
Le client est là pour être zen. Aussi, il rit de ce manqué, comme le font d’ailleurs les autres clients. Ne sont-ils pas réunis, ce soir, autour d’une même et longue table, pour vivre en communauté une belle expérience de zénitude …. gastronomique ?
A la fin du spectacle, les cuisiniers s’éclipsent en saluant bien bas toutes ces bouches qu’ils ont spectaculairement nourries. Bien évidemment, ils sont chaleureusement applaudis.
Le dessert se déguste dans le calme et se termine par un biscuit offert … « le biscuit du Bonheur » (enrobé dans du joli papier doré), délivrant des messages tantôt spirituels, tantôt optimistes : « Admettez vos erreurs avant que les autres les grossissent » ; « Un de vos proches gagnera un gros lot » (et pourquoi pas moi ?) !
Au moment de l’addition, des serviettes chaudes et humides nous sont apportées avec lesquelles nous nous épongeons le visage pour un bien-être encore plus complet.
Je remercie vivement le couple d’amis qui a eu l’idée de nous faire découvrir ce restaurant japonais. Par discrétion, je tairai leurs prénoms. Grâce à eux, nous avons passé une soirée impressionnante, dépaysante. Grâce à eux, vous voici, vous aussi ce soir, zen et détendus !
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Texte écrit en avril 2011.
Je connais un de tes proches qui a gagné son gros lot, et le lot c’est toi !