Si vous allez au Canada, vous serez amenés à vous promener dans la nature, et au détour d’un sentier, devinez qui vous pouvez rencontrer ? … un ours !
L’ours est facilement reconnaissable : environ 80 kg, une fourrure longue et épaisse, des oreilles courtes et arrondies, des griffes non rétractiles, 42 dents…
Laissez-moi vous donner amicalement quelques conseils qu’il convient de classer dans 3 catégories bien distinctes :
* Conseils de prévention,
* Conseils en cas de rencontre,
* Conseils en cas d’attaque.
I – Conseils de prévention :
* L’ours est gourmand et, comme tous les gourmands, il est attiré par le miel (tout le monde le sait) et aussi par les alléchantes odeurs de cuisine qui s’échappent, à l’heure des repas, des camps forestiers. Prudence donc : festoyez loin de votre tente, changez-vous si vous sentez trop le graillon, et n’entreposez pas de nourriture sous votre maison de toile. Au contraire, suspendez la à un arbre, dans des sacs.
* N’enterrez pas vos déchets. Les ours sauront les retrouver et les campeurs venus après vous seront menacés sans même le savoir.
* Marchez bruyamment de façon à signaler votre présence.
* L’ours a un odorat très développé : il adore l’odeur de l’eau de cologne, de la laque, du dentifrice : un randonneur prudent n’est pas un randonneur coquet.
* Une ourse est très protectrice vis à vis de ses enfants : pas de « guili-guili » ni de caresse au petit dernier, elle n’apprécierait pas.
II – Conseils en cas de rencontre :
* Restez immobile et évitez de regarder l’ours droit dans les yeux même si vous détestez les regards fuyants, synonymes de manque de franchise.
* Parlez lui calmement et de façon monotone.
Trois possibilités s’offrent à vous : soit l’ours s’enfuit, soit il ne s’enfuit pas, soit il attaque.
* S’il s’enfuit : tant mieux pour vous.
* S’il ne s’enfuit pas : continuez à lui parler de la pluie et du beau temps et éloignez vous lentement sans faire de geste brusque.
* S’il attaque, désolée de vous le dire, vous êtes en mauvaise posture.
III – Conseils en cas d’attaque :
J’espère que vous savez parfaitement distinguer les couleurs parce qu’un ours noir n’a pas le même comportement qu’un ours brun.
L’ours noir est noir, avec parfois un V (comme Victoire) formé de poils blancs sur la poitrine.
Si vous êtes attaqué par un ours noir, ne faites surtout pas le mort. Bien au contraire, défendez-vous comme un lion, avec vos pieds, avec vos mains, avec tout ce que vous pouvez trouver.
L’ours brun non seulement est brun mais en plus il s’appelle « grizzly ».
Si vous êtes attaqué par un ours brun, là oui, jouez à fond la carte de l’immobilité et de l’humilité, face contre terre, tête et cou protégés de vos bras.
RÉCAPITULONS : vos armes contre l’attaque d’un ours sont : 1) une bonne vision 2) une bonne mémoire.
J’espère que mes conseils sur l’ours n’auront pas trop terni sa réputation de « peluche » et que vous ne renoncerez pas au plaisir d’une randonnée dans les sous-bois canadiens de crainte d’en croiser un…
Quoi qu’il en soit, vous pouvez demander à être escorté d’un guide (moi en l’occurence) qui saura, pour votre plus grande sécurité, être le garant de votre vue et de vos souvenirs…
Je vous rassure encore : très peu de randonneurs ont rencontré la peluche.