Avant de refermer la porte de l’appartement, récapitulons pour ne rien oublier : serviettes et maillots de bain (ok), lunettes de soleil (ok), rabanes (ok), un bon livre (ok)…
Et le chapeau ? Et la crème solaire ?
Pas nécessaire. Il est déjà 15H30. Le temps d’arriver à la plage des Salines, tout au Sud de l’île, il se sera écoulé une heure … le soleil aura calmé ses ardeurs !
Après une balade en voiture à travers un paysage vert d’eau (presque phosphorescent), nous parvenons Eric et moi jusqu’à un chemin de terre. Ce chemin, pierreux et cahoteux, doit nous conduire jusqu’à la plage ….
Entre deux secousses, nous dépassons un vendeur de coquillages. Ses trophées sont exposés à même le sol poussiéreux. Les parois intérieures des coquilles sont roses, lisses et délicates. Je les effleurerai volontiers du doigt ….
Eric repère une place, vire à gauche énergiquement, se gare sous un arbre. Sur l’arbre est fixée une étiquette plastifiée avec un nom … « FILAO » *…
« Enchantée, FILAO. Tu fais bien de te présenter. Je me posais justement la question de savoir à quelle espèce – étrange – tu appartenais avec tes épines longues et fines ! ».
La mer semble nous appeler du ressac bruyant de ses vagues.
« On vient, on vient »…
Avant de se jeter à l’eau, observons ce merveilleux décor.
En face, nous avons l’horizon et des nuages pommelés. Sans les nuages, nous pourrions apercevoir les côtes vaporeuses de Sainte-Lucie, île anglaise et voisine de la Martinique. A droite, au large, voici « Le Diamant » : un gros rocher surgi de l’eau comme un mini-iceberg (Celui-ci ne sera jamais immaculé). A gauche, à l’autre bout de la plage, on aperçoit quelques cabanes en bois.
A l’eau maintenant, pour admirer la plage sous un angle différent…. MAGNIFIQUE !… Elle s’étire sur des kilomètres, bordée d’une rangée de palmiers inclinés. C’est le pied, ce tapis de sable fin pour un footing… d’ailleurs n’est-ce pas un jogger qui court là-bas, torse nu, les muscles rebondissants …?
La démarche moins sportive, voici « Mister Bon Beignet ». Il propose tout un choix de beignets (au chocolat, au sucre, à la goyave). A la goyave ???. Je remarque que le large plateau qu’il tient en équilibre sur sa tête, d’une seule main, penche dangereusement vers l’arrière. Avis aux gourmants : le beignet « au sable », c’est pour très bientôt !
Monsieur « Chemises » le talonne (je suppose qu’il se prénomme ainsi puisqu’il tient d’un poing ferme tout un lot de chemises). Il toise les touristes avec convoitise : « Si tous ces gens presque nus avaient la bonne idée d’acheter mes tissus bariolés et fleuris, je serais bien riche… » doit-il penser …
Assez passé de temps à observer et à révâsser….. ACTION !!!
Nous nous jetons à l’eau. La mer et son ressac énergique s’amusent à freiner notre force motrice. Bien sûr, à ce petit jeu, nous gagnons et partons nager plus au large, où le courant est moins fort.
Après la nage, la marche. Cette plage élastique nous nargue. Son extrémité, si lointaine, se perd dans le flou. Nous décidons d’aller au devant de son mystère. Nos pieds dans le sable mouillé laissent des empreintes. Les miennes ont la forme d’un losange (à cause de mes gros orteils déformés). Au bout de 30 minutes, nous atteignons notre but. Les petits rochers gris que la distance rendait fantomatiques, sont devenus réels et même volcaniques (selon un avis minéralogique d’Eric). Peut-être bien …Près des rochers, des cactus, hérissés d’épines…. très piquantes. Pas peut-être bien …indubitablement ! (j’ai encore voulu effleuré du doigt).
Il est temps de rejoindre FILAO*, gardien de notre voiture…..
A très bientôt …
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FILAO : filao nom masculin (mot créole) Afrique. Casuarina; bois de cet arbre.