Vacances à Pantelleria (4)

Il fait chaud. Nous n’allons pas pouvoir tenir dans cet avant-port trop bien abrité. Vite, relevons l’ancre et partons nous rafraîchir dans une crique aux abords de Pantelleria.

La Crique des cinq dents

Colonnes de basalte

Colonnes de basalte

La couleur des roches (noires), leur forme extravagante (en colonnes de lave basaltique que l’on croirait façonnées par quelques artistes talentueux) témoignent du caractère volcanique de l’île. En zodiac, une fois le « Jurançon » prisonnier de son ancre, nous cherchons à approcher de ce spectaculaire paysage,  lunaire, dentelé, escarpé pour mieux l’observer.

Méduse

Méduse

C’est le moment de se baigner. La température de l’eau est idéale …. pour les méduses aussi, malheureusement. Ces dernières sont de plusieurs sortes. Des grosses, marrons, avec une allure un peu répugnante d’éponges ; des plus petites, délicates (violettes), mais aussi plus urticantes.

 

Nous nous organisons pour ne pas nous faire piquer. Eric et moi, nous nageons avec nos palmes, masques, tubas, frite. Sophie, affublée de ses seules lunettes de natation roses, restent sous notre vigilante escorte. De temps en temps, Eric, attiré par la limpidité des fonds nous fausse compagnie. Ses palmes, par un mouvement de jambes, libèrent une myriade de bulles captivantes. Il me faut beaucoup de poigne pour retenir Sophie, qui, la tête immergée, suit, depuis la surface, les ondulations de son père. Elle voudrait bien elle aussi partir à l’assaut de ces jolis poissons multicolores !

La mer sous haute surveillance

La mer sous haute surveillance

Pour la distraire de cette idée en inadéquation par rapport à son âge, je lui propose de plonger depuis la proue du voilier ou depuis la passerelle, placée en position horizontale, à l’arrière. Un plongeon, deux plongeons, dix plongeons …. Quand elle saute à l’avant, je pars la récupérer avec ma frite. De la joie, de la fierté, de l’énergie  à revendre et puis soudain un cri de douleur …. Sophie vient de se faire piquer par une méduse violette. Eric, revenu de sa mission subaquatique, se transforme en docteur. Il applique sur la piqure du vinaigre, puis de l’eau très chaude (le venin est thermolabile), puis une bise de réconfort sur sa joue. « Garde du corps manquant d’attention », j’ai perdu le privilège, et pour un bout de temps, d’assurer la sécurité de ma petite sirène.

On a fait venir le docteur.

On a fait venir le docteur.

Le soir, la crique nous appartient. Les bateaux à touristes, les semi-rigides, les autres voiliers sont partis. Nous dînons dans le cockpit, avec pour spectacle la nuit qui tombe. Les étoiles sont nombreuses et brillent dans le ciel nocturne. Avec Sophie, j’admire le beau dessin qu’elles forment et tente de repérer une constellation. Le phare de Punta Spadillo tout proche émet des signaux lumineux, des oiseaux lancent des cris étranges assez impressionnants … comme des gémissements d’enfants …. Sophie, inquiète, se blottit dans mes bras.

Ce soir, pas de télé. Juste la lune, que nous scrutons intensément, aux jumelles …

 

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Texte écrit en août 2011

 

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