Biolux ST 42

 

Elle s’appelle Biolux ST 42. Elle mesure 60 cm de hauteur. Elle est blanche dans sa partie supérieure, d’un beau bleu ciel dans sa partie inférieure, avec un joli dessin de dauphin collé à côté de son nom. Elle a trouvé le moyen de passer l’encadrement pourtant étroit de ma porte de salle de bain, sur le voilier. Elle réside désormais à l’emplacement de la douche. Elle me permet de laver tout mon linge à bord. Elle m’est indispensable … ma machine à laver !

Elle est aussi très populaire si j’en crois plusieurs dames de la marina vivant elles aussi sur un bateau … qui ont la même.

Ah, la corvée de lessive quand on n’habite pas un vrai logement … c’est quelque chose … à raconter et à vivre ! Ces moments de lessive sont presque aussi importants que ceux que je passe à faire l’école à ma fille. C’est peu dire !

Chacune a sa méthode (je dis chacune car les messieurs ne participent  encore que très rarement à cette tâche ingrate) … chacune a sa façon toute personnelle de procéder.

« Zaza », ma voisine de début de ponton place sa Biolux ST 42 dans son cockpit, à l’extérieur, et lave son linge avec pour décor des mâts, des voiles et des coques. Edith, quant à elle, préfère poser sa machine à même le ponton.

Une des nombreuses qualités de Biolux est d’être silencieuse. Je la recommande à toutes celles, « vagabondes des mers », n’ayant pas la chance de vivre sur un yacht ou sur un super voilier avec buanderie incorporée, qui hésiteraient encore entre les différents modèles et marques proposés.

Beaucoup, comme moi, préfère œuvrer dans l’ombre et le silence … de leur salle de bain … ne sortant que pour rincer leur linge une fois lavé (encore une étape cruciale et interminable, le rinçage !).

Enfin, il faut étendre, et c’est de loin la partie du boulot que je préfère … du moins quand il fait beau. Ma nature rêveuse s’en donne à cœur joie car j’étends, mais pas seulement …

Je regarde alentour, et bien des spectacles s’offrent à moi : le lever ou le coucher du soleil (cela dépend de l’heure de la lessive) ; les poissons jouant en groupe autour de la coque ; le déplacement d’un bateau-pirate se rendant au devant des touristes à l’autre bout du port. J’écoute aussi beaucoup : la douce mélodie des mâts qui chantent selon la force du vent ; les glissement des « zodiac » sur l’eau calme du port …

J’aime aussi détendre le linge sec pour toutes ces mêmes raisons.

Vous l’aurez compris, laver son linge, sur un bateau, est tout un art … un art que l’on partage entre plaisancières (quelle est la lessive la plus efficace contre les taches de moisissure ?) ; un art qui mobilise beaucoup d’énergie ; un art dont on aimerait volontiers se passer (Ah les bienfaits du modernisme !). Mais cet art, même s’il est exigeant, ne me permet-il pas une certaine liberté ? Aussi, je positive : quel luxe, finalement, d’être l’heureuse propriétaire d’une Biolux ST 42 !

Texte écrit en Avril 2011.