En route pour Tunis (direction La Marsa). Nous avons des courses à faire à Carrefour pour le réveillon du Jour de l’An. Nous sommes quatre dans notre confortable Mercedes : Eric, Jean, Sophie et moi. Il reste une place à l’arrière pour qui voudrait la prendre, entre le siège-auto de Sophie et moi…
Je tiens toutefois à vous prévenir. La conduite en Tunisie est très sportive. Attachez-vous fermement. Il faut avoir d’excellents réflexes, des yeux tout autour de la tête, des nerfs d’acier. Comme je n’ai rien de tout cela, je me suis trouvée un pilote (Eric) et un co-pilote (Jean). A eux deux, je l’espère, ils sauront gérer cet infernal trafic.
Tandis qu’Eric fulmine contre ce flot d’automobilistes inconscients, têtes en l’air, dangereux (peut-être même ivres ?), je me prélasse, à l’arrière, devenant guide touristique pour Sophie.
Nous voici à Tunis. Vous pouvez admirer la majestueuse horloge-obélisque de la place de la révolution qui se donne des allures de Tour Eiffel. Au soir tombé, on peut la voir briller de tous ses éclats, en affichant en plus l’heure exacte.
Mais où est donc ce fameux carrefour ? Nous avons à chaque fois beaucoup de mal à le localiser. Jean reste calme face au mystère. Eric, comme à son habitude, bouillonne. Placide, Jean se décide à interpeller un automobiliste tunisien, tout aussi englué que nous dans le fantastique embouteillage. Serviable, ce dernier nous escorte jusqu’au Carrefour (il existe donc bien).
A l’intérieur du vaste magasin, en cette période de fêtes, c’est l’effervescence. Comme sur les routes tout à l’heure, nous avançons au pas. A quatre, nous mettons en place un plan d’action pour progresser efficacement dans les allées. Jean part en éclaireur dans les rayons à la recherche du succulent chapon dont il veut nous régaler pour notre réveillon du Jour de l’An. Eric marche sur les pas de Jean car, végétarien, il tient à manger autre chose que de la viande. Pendant ce temps, Sophie et moi, nous avons pour mission d’attendre. Je prends soin de placer le cachot roulant où est emprisonnée Sophie, loin des ballons gonflés à l’hélium. En les apercevant, elle en voudrait certainement un bouquet. Je repère un emplacement idéal pour patienter : près d’un stand d’huile d’olive. En retrait des consommateurs affairés, désœuvrées, nous pouvons au moins déguster gratuitement des mouillettes au nectar vert ….
Les courses sont faites. Nous rentrons sur Yasmine Hammamet. Nous comptons sur vous, dans trois jours, pour venir goûter au succulent chapon de Jean ….
___________________
Texte écrit en décembre 2011