Claire est écossaise. Hassen est tunisien. Ils se connaissent depuis trois ans. Ce dimanche ils ont décidé de se marier et de s’aimer pour la vie. C’est la fête :
- On va pouvoir danser sur des musiques tunisiennes et même si, lors de ces rassemblements festifs, la sono incommode un peu nos délicates oreilles d’Européens (le volume est réglé trop fort), les danses « à la tunisienne » sont très agréables. Sophie et moi les apprécions beaucoup et les pratiquons de mieux en mieux.
Gâteaux du mariage
- On va pouvoir se gaver de petits gâteaux traditionnels. Ils portent des noms savoureux : Baklawa, Mlabess, Twajen, Kâak, Boulette, Bjeouia ; ils sont à base d’amande, de pistache, de noisette, de vanille, d’eau de rose, d’écorce d’orange ; ils sont délicieux et je les mange les uns après les autres gloutonnement mais le plus discrètement possible.
Sophie chez le coiffeur
- On va pouvoir suivre la mariée à la trace au cours de cette longue journée de préparatifs. Sophie s’en réjouit. Comme la mariée se rend chez le coiffeur, elle va avoir droit, elle aussi , en tant que « flower girl« * à un brushing en salon. Un grand divertissement pour une fillette qui n’a encore jamais mis les pieds dans un institut de coiffure (sa coiffeuse, c’est maman et le résultat c’est pas top). Je ne résiste pas au plaisir de vous décrire sa petite face de chat mouillé, au sourire de Joconde, les yeux clos, totalement épanouie sous les doigts experts de la shampooineuse-masseuse-de-cuir-chevelu. Elle n’oubliera pas de si tôt cette agréable expérience tactile.
Comment vous dépeindre la féérie de ces mariages tunisiens (le deuxième auquel nous avons eu l’honneur d’assister). Le mieux est de nous accompagner, en voiture, jusqu’à Korbous, le lieu où va se dérouler la cérémonie (à une cinquantaine de kilomètres de Yasmine Hammamet, en direction du Cap bon). Prenez place dans notre véhicule de location (le trajet est assez long : une cinquantaine de kilomètres).
Rolls des mariés
En tête du cortège se trouve la Punto rouge des jeunes mariés. Pour ne pas nous perdre en route dans la circulation très dense de ce début de soirée (il est 20 heures), toutes les voitures ont allumé leurs « warning ». Surprenante guirlande mobile scintillante de joie et de bonne humeur .
Il est presque 21 heures lorsque nous arrivons dans la maison familiale d’Hassen. Une foule nous attend : parents proches, amis, voisins. Les « presque » mariés s’engouffrent dans le salon pour la lecture et la signature de leur contrat de mariage. Les Paparazzi (N°1 : Eric avec son S3 pro et N°2 : moi avec mon D90) mitraillent le couple et l’assemblée d’innombrables photos. Un caméraman aussi est présent, filmant la scène. Après la tension née de ce grand moment contractuel, place à la détente : récitation collective d’un texte solennel et fort mystérieux pour nous trois (certainement une promesse d’amour éternel en arabe) , applaudissements, youyous (cris de joie tunisiens). Voilà Claire et Hassen unis par les liens du mariage. Ils regagnent leur Punto. Derrière leur véhicule à nouveau s’étire le tonitruant cortège.
Hassen, Sophie et Claire sur le podium
Les festivités se poursuivent dans une salle des fêtes à ciel ouvert. Sur un podium se laissent admirer deux magnifiques sièges, imposants et brillants, aux tons violets. En contrebas de la scène, des tables et des chaises en plastique sont disséminées sur le gazon, pour les invités. L’herbe, au sol, est d’une exceptionnelle qualité (très grasse, très épaisse). Quelle peut bien en être la variété ?
Les mariés avec le photographe et le témoin
La musique est au plus fort ; Hassen, sur la piste, est au plus haut (assis en équilibre précaire sur des épaules larges et amicales) ; Claire est fêtée comme une reine ; les gens dansent dans une belle communion. Eric et moi, nous essayons de retranscrire le mieux possible sur nos clichés cette belle allégresse. Les photos de famille succèdent aux photos d’ambiance, les invités prenant place, tour à tour, auprès des jeunes mariés, trônant royalement sur leurs chaises-spectacle.
Dance collective du mariage
Vers minuit, la musique s’arrête d’une manière soudaine. Bien trop tôt à mon goût. J’aurais bien dansé encore et encore, au milieu des enfants de ce banquet, si gracieux, si élégants dans leur façon de bouger. Les invités déjà s’éclipsent et nous retournons sur Yasmine Hammamet. Une bien belle fête que nous ne sommes pas prêts d’oublier ….
* Flower-girl : petite fille d’honneur ______________________ Texte écrit en juin 2011