Il pleut ce dimanche sur le Jurançon. Il pleut aussi sur toute la Marina. Ne nous plaignons pas trop. En France, en ce moment, dans beaucoup de régions, il neige.
Aujourd’hui, à cause de la mauvaise météo, il n’y aura pas de secouage de tapis. Pas de lessive non plus. Notre porte est calfeutrée et aucun de nous n’a le courage de mettre le nez dehors. La passerelle, que nous relevons tous les soirs, reste résolument au garde-à-vous.
Eric, emmitouflé dans sa polaire, lit devant son ordi. Sophie regarde un DVD de Blanche-Neige et des Sept Nains. Blanche-Neige, dans le dessin animé, prépare une tarte pour ses amis. Sophie, sur le Jurançon, décide d’en concocter une (la même) pour ses petits vieux de parents ….
La tarte est belle, parfumée d’un zeste de citron et décorée d’un « Love« , inscrit avec un restant de pâte (façon Blanche-Neige). Toujours comme Blanche-Neige, Sophie y insère quelques petits pois. Quelle idée ! Du salé dans du sucré. Je n’apprécie guère ce mélange surprenant de saveurs mais puisqu’il faut faire comme Blanche-Neige … Heureusement, Sophie n’a pu trouver dans le frigo que deux gousses de petits pois à écosser.
Cuisine donc en cette journée pluvieuse. Couture aussi. Je me distrais en « customisant » les jeans troués de Sophie.
16 heures : Il pleut toujours. Nous décidons d’aller noyer notre désœuvrement dans un verre de chocolat chaud. Nous nous mettons en route pour l’agréable salon de Thé d’Hammamet, tout proche de la Polyclinique. L’endroit a légèrement changé depuis notre dernière visite. Les banquettes, bien trop confortables, ont été remplacées par des chaises moins douillettes où le client ne risque plus de se prélasser jusqu’à l’endormissement (business is business. Des clients oui mais pas tout l’après midi les mêmes).
Soudain, une grosse inquiétude m’étreint. S’ils ont changé les sièges, ils ont peut-être modifié aussi la recette du fameux chocolat chaud pour lequel nous sommes là. Je suis heureusement vite rassurée. Dans la jolie coupe, que vient d’apporter le serveur, la sauce noire est toujours aussi épaisse, onctueuse, écœurante à souhait, comme je l’aime !
A la table voisine, une famille tunisienne (un couple et deux enfants) se régalent autant que nous … mais avec des crêpes. Sophie, comme à chaque fois qu’elle rencontre des enfants, me demande de la présenter. Ce que je fais cérémonieusement, comme une vraie ambassadrice.
Notre table devient rapidement la table où l’on dessine : chaque enfant, devant une feuille, a les mains pleines de crayons. Elle devient, également, la table où l’on discute. Le couple tunisien s’est invité à nos côtés et ensemble nous parlons de la Tunisie, de son passé, de son présent, de son avenir …
Au bout de deux heures, il est temps de nous dire adieu. Les enfants, ex-dessinateurs, sont devenus de grands sportifs, slalomant entre les tables.
Dehors il pleut toujours et il pleuvra ainsi jusqu’à la nuit …
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Texte écrit en février 2012