Bon tout le monde a son maillot et sa serviette. Alors, prenons place dans le pick-up de Bernard et d’Olfa… un pick-up noir avec un singulier auto-collant de touareg placardé sur la porte arrière de la benne … un pick-up qui sillonne très souvent le désert tunisien … un pick-up qui retournera jouer dans les dunes un de ces jours … avec nous, nous l’espérons.
Aujourd’hui, nous vous proposons, aux côtés d’Olfa et de Bernard un après-midi rafraîchissant dans la piscine d’un hôtel d’Hammamet puis un moment de grosse transpiration dans la chaleur humide d’un hammam.
Dans l’eau de la piscine, Olfa et Sophie nagent comme deux poissons. Elles ont appris à flotter à la même période et sont heureuses de confronter leurs progrès, leur savoir-plonger, leur savoir-faire-la-planche, leur savoir-avaler-une-tasse-de-temps-à-autre. Ces deux poissons sont devenus de vraies sirènes avec, il faut l’avouer, une flottabilité plus avérée chez la sirène Sophie.
Après la piscine, nous partons suer dans un hammam. La salle est exigüe avec un plafond bas où suintent de grosses perles d’eau. La chaleur nous saisit, la vapeur nous enveloppe. C’est à peine si l’on peut distinguer son prochain à un mètre … C’est le fog mais un fog désiré et plein de vertus pour les pores de notre peau qui ne demandent qu’à se dilater.
A tâtons, nous partons à la recherche d’une savonnette et d’un gant spécial pour le « gommage ». Nous les trouvons dans une vasque en granit qui peut accueillir notre corps en entier. La savonnette est verte comme l’olive, le gant est fin et exfoliant.
On se lave, on se gomme, on se rince à l’eau claire et chaude coulant sans restriction dans la vasque, on s’éclabousse (tant pis et pas grave si la bassine déborde, le sol étant déjà tout mouillé), on se relave pour être encore plus propre, on se « regomme », mais surtout on se détend.
Nous ressortons plus que doux et purifiés. Rinçage dans une douche traditionnelle pour aider nos pores à se refermer.
Enveloppés dans d’épais peignoirs de coton blanc, nous pénétrons dans une pièce de repos où nous nous allongeons une demi-heure en sirotant une infusion. Le décor est fleuri : des grands tournesols en plastique, des pétales de roses séchés, des bouquets de jasmin …
Sophie avec sa serviette pourpre à capuche fait tache au milieu de nous trois (éclaboussants de blancheur dans nos sorties de bain cotonneuses). Elle réclame elle aussi sa part d’infusion et on la lui sert dans un petit verre de la couleur de sa capuche, tout orné de dorures. Dans cette salle calme, aux fenêtres ouvertes, rectangulaires et grillagées de moustiquaires, nous devisons, à voix chuchotée, pour ne pas troubler ces instants de détente presque surnaturels.
Bon c’est pas tout ça. Il faut maintenant s’extraire de notre douce torpeur, se rhabiller, payer (10 dinars par personne à peine) et pourquoi pas trouver un moyen de reprendre tous ces grammes fondus comme neige au soleil. Aussi, je vous suggère de nous accompagner dans un salon de thé d’Hammamet où nous vous offrirons une onctueuse glace au parfum de votre choix …
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Texte écrit en mai 2011.