Une soirée sur le Jurançon

Le Jurançon à la nuit tombée

Le Jurançon à la nuit tombée

21 heures. Nous venons de dîner. la table est débarrassée. La vaisselle est lavée. Si cela vous tente, je vous invite à passer la soirée à bord du Jurançon

Le carré s’est transformé en vaste salle de jeux. Vous avez le coin lecture, le coin des ordis, le coin des jeux de sociétés. A vous de choisir.

Restons concentrés

Restons concentrés

Un jeu vidéo ? C’est par là avec Éric. Mettez, comme lui, les écouteurs sur vos oreilles, et soyez attentifs au décor surnaturel qui défile sur l’écran. Il s’agit de se déplacer sans se faire tuer, car les ennemis foisonnent (des ours, des orques, des loups, des squelettes, des brigands, des robots-araignées) !  Heureusement, Eric a de bonnes chances de survie. Premièrement, il a d’excellents réflexes. Deuxièmement, il est bien armé (une main tire-flamme, des flèches empoisonnées …). Troisièmement, il a une acolyte à l’intérieur du jeu … une certaine Lydia …. très pulpeuse mais apparemment pas très douée à la façon dont il l’engueule (mieux vaut elle que moi !). Quatrièmement, il a des pouvoirs magiques (des potions d’invisibilité, des philtres, des élixirs ..). Enfin, il a Sophie et ses encouragements. Haut-perchée sur un gros coussin, elle est sa plus fidèle supportrice. Elle est aussi ses yeux, car parfois, sans elle, il ne discernerait pas certains dangers ou passerait à côté de belles sources de régénération.

Vous préférez jouer à des jeux de société ? C’est par là, sur la grande table du carré, le dos calé contre de confortables coussins. Permettez-moi juste d’exprimer une requête. Bien que nous ayons beaucoup de jeux en rayons, vous voudrez bien choisir une partie de Monopoly pour faire plaisir à Sophie. Vous voudrez bien perdre, aussi … toujours pour lui faire plaisir. Ainsi notre soirée se déroulera jusqu’au bout dans la détente, la convivialité et la bonne humeur. Je vous en remercie d’avance.

Vous souhaitez discuter autour d’un livre, je suis l’interlocutrice qu’il vous faut. Le livre du moment s’intitule : « Mon dernier rêve sera pour vous » de Jean d’Ormesson. Il nous donnera l’occasion de parler du Vicomte François-René de Chateaubriand, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768, écrivain romantique et homme politique. Il sera question de son œuvre, bien sûr, mais aussi de sa vie sentimentale agitée au côté de sa femme légitime (Céleste) et de ses nombreuses « Madames » comme il se plaisait  à les appeler (Pauline de Beaumont, Delphine de Custine, Natalie de Noailles, Hortense Allart, Cordélia de Castellane, Juliette Récamier…et bien d’autres). Il sera aussi question de voyages, car Chateaubrilland était un nomade invétéré : La Grande-Bretagne, l’Amérique, L’Allemagne, la Suisse, L’Autriche, l’Orient, la Tunisie et bien d’autres pays….. D’ailleurs, à ce sujet, je ne résiste pas au plaisir de vous raconter une petite anecdote. Chateaubriand, le 28 décembre 1806, embarqué sur un bateau, aux abords de Lampeduza (une petite île située entre la Tunisie et la Sicile), rencontre une terrible tempête qui lui fait croire que sa dernière heure est arrivée. Il lance une bouteille à la mer contenant un message de détresse, signé de son nom. Et si je vous avouais que sur le Jurançon, lors d’une navigation récente dans le même secteur nautique,  j’ai eu la même idée !

Une cuillère mais par n'importe laquelle.

Une cuillère mais par n'importe laquelle.

Passez-vous un agréable moment ? Avant de nous quitter, nous vous offrons une verveine tout droit sortie du jardin de notre marchand de primeurs. Sucrée avec du miel de romarin, c’est un régal. J’espère simplement que vous ne me réclamerez pas, comme Éric, de cuillère en argent pour la remuer. Il n’en existe qu’une à bord et je passe toujours un temps fou à la dénicher … Elle aime se cacher au fond de l’évier ou au fond du tiroir à couverts. Je vais finir par l’accrocher au cou d’Éric avec une chaînette … en argent… elle aussi. Voici, votre verveine à la bonne franquette est prête.

La sortie (calfeutrée), c'est par là.

La sortie (calfeutrée), c'est par là.

23 heures. Il est temps de vous raccompagner jusqu’à la passerelle. Soyez prudents en regagnant le ponton. Revenez quand vous voudrez et sachez que vous serez toujours les bienvenus à bord du Jurançon !

 

 

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Texte écrit en janvier 2012

 

 

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